Le recrutement de Meteo France en 2010
Ce que vous allez voir ci-dessous, vous aurez peu de chances de la voire ailleurs sur l'internet : en effet, il n'est pas aisé de montrer les coulisses (si c'est le bon mot) du recrutement à Météo France.
Sur cette page, vous ne verrez que mon analyse concernant le recrutement des techniciens supérieures de la météorologie à Météo France : le but de cette analyse n'est pas de critiquer la politique de l'institution mais de la rendre perfectible sous plusieurs aspects.
a) L'écrit
b) L'oral
Le concours technicien supérieur de la météorologie permet de recruter des personnes de niveau Bac (Scientifique et STI).
Pour les titulaires d'un Bac Série Scientifique : accession au corps de Technicien Supérieur Exploitation (TSE).
Pour les titulaires d'un Bac STI : accession au corps de Technicien Supérieur Instrument (TSI).
Quant aux descriptifs TSE et TSI, le site officiel de l'Ecole Nationale de la Météorologie est le plus fiable pour ça.
Depuis 2005, le concours technicien supérieur de la météorologie est commun avec celui de l'IGN (Institut Géographique National) et de l'Equipement : allez trouver le ou les points communs à ces trois institutions !
Avant 2005, j'avais passé plusieurs fois le concours : à l'époque, il n'y avait pas d'épreuve orale ce qui faisait qu'un grand nombre de boulets (non passionnés de météorologie, personnes ayant de graves méconnaissances des obligations de fonctionnaire) était admis.
Avec l'épreuve orale, j'entendais dire ici ou là qu'il fallait absolument être un passionné de météorologie pour avoir une note "correcte".
J'ai voulu en avoir le cœur net en passant le concours en cette année 2010.
Culture générale : une épreuve qui demande une grande ouverture d'esprit et de synthèse ; en effet, il faut tirer les informations essentielles parmi toute une série de documents.
Ensuite, nous devons commenter un texte en faisant appel à ses opinions personnelles, le tout dans une argumentation bien rigoureuse.
Cette épreuve est la plus sélective parmi les candidats.
Mathématiques : différente selon les filières (S, STI), cette épreuve en n'est pas moins compliquée cette année (2010).
La première partie sur les intégrales et les suites dépassait presque le niveau Bac.
La seconde sur les nombres complexes était assez facile (même un élève de classe de première pouvait la réussir).
Quant à la troisième partie, elle concernait la géométrie dans l'espace.
Cette année, les Mathématiques furent particulièrement difficiles.
Les années précédentes, les deux tiers de l'épreuve renfermaient un QCM auquel la plupart des candidats semblait répondre au hasard (voir les rapports de jury).
Langues : au choix entre l'Anglais, l'Espagnol, l'Italien et l'Allemand.
En Anglais, une version suivie d'une nouveauté : rédaction d'une dissertation en anglais à partir d'une question.
Cette année, l'importance a été mise sur la capacité à s'exprimer en anglais.
Physique : trois exercices ; un sur les ondes qui ressemblait plutot à un exo de la spécialité Physique-Chimie en Terminale S.
Un sur la radioactivité (une première !).
Le troisième sur le principe fondamental de la dynamique.
Là aussi, les organisateurs du concours ont frappé fort !
Si je vous parle de cette épreuve, c'est parce que j'ai été admissible (statistiquement, une chance sur trois).
Pour cette épreuve, nous étions tous convoqués à Paris ; à noter que les convocations ont été envoyées tardivement (moins de deux semaines avant le début) comme c'est le cas dans la plupart des concours.
Nous arrivions à l'accueil à l'heure indiquée sur la convocation puis remplissage du dossier et direction la salle d'attente : dans cette salle, un silence de cathédrale comme si nous allions voir un médecin.
Concrètement, il y avait une ambiance lourde en contradiction avec le temps ensoleillé et assez doux à l'extérieur : un stress intense règnait donc ; là aussi, le stress contredisait la tenue plutôt détendue (tee-shirt, polo, pantalon jogging et même bermuda) de la plupart des candidat(e)s.
Un autre candidat m'a parlé d'une personne qui demandait quelle était la différence entre les trois écoles !
Vu le nombre important d'absents, une réorganisation du planning de passage devant le jury était nécessaire : ainsi, il était possible de retarder ou d'avancer (avec notre accord) l'heure de passage.
Puis vint l'appel des candidats façon "Nouvelle Star" pour aller préparer, pendant 15 minutes chrono, un texte tiré au sort dans une salle annexe.
Au bout du temps imparti, un membre du jury venait nous chercher : direction une salle assez loin et relativement insonorisée.
Trois personnes se présentaient, chacune représentant une des trois écoles.
Pendant 10 minutes, il faut présenter le texte : cette partie peut être très déstabilisante si nous ne savons pas quoi dire.
Les 10 dernières minutes concernaient la présentation et les questions du jury ; la présentation fait apparaître la passion pour la météorologie : observations sur le terrain, formation poussée en météorologie, adhésion à une association et j'en passe !
Ma passion, notamment les observations sur le terrain des phénomènes meteo ont refroidi le jury notamment la personne de Météo France : serait-elle une non passionnée de météorologie ? probable ! mais impossible de pousser les investigations plus loin d'autant que je n'ai pas noté les noms des personnes du jury.
Les questions ont concerné les métiers de techniciens supérieures de la météo et les obligations de Météo France.
Si vous avez coché les trois écoles dans le dossier de pré inscription, alors vous aurez des questions sur les trois écoles : logique !
Là où le jury pouvait me planter, c'est sur mon profil : cette partie de l'entretien dépend de ce que nous avons fait antérieurement au concours.
Après, il y avait les questions relatives à la fonction publique ce qui clot l'épreuve orale.
-La première chose qui m'a frappé à propos de ce concours est l'absence de cas pratique (épreuve de météorologie) ; j'ai donc posé la question à Météo France.
Leur réponse (en gros) : l'organisation d'une épreuve de météorologie est impossible parce qu'il n'y a pas de programme à proprement parlé et ça entrainerait une concurrence déloyale entre les candidats.
Mouais ! Au CNRS et à l'INRA, des cas pratiques existent sans qu'il y ait de références aidant à préparer le concours.
Pareil pour les concours relatifs aux impots.
-A l'oral, une personne non passionnée de météo et jouant parfaitement la comédie doit juste lire les brochures (deux pages) ci-jointes à la préparation de l'oral pour réussir.
Pourquoi n'y a-t-il pas de questions du type "Qu'est-ce que le point de rosée ? un anticyclone ? le brouillard ?" ?
Même d'une relative simplicité, peu de personnes serait capable de répondre à ces questions.
-L'année prochaine (2011), il faudra avoir un Bac +2 en Sciences pour concourrir à la filière Instrument lors du concours commun pour intégrer l'ENM.
C'est pourquoi, je suis déterminé à ce que les deux permiers aspects soient mis en avant dans les années à venir.
C'est une question de responsabilités : à défaut, les sociétés privées (je ne suis pas contre intégrer l'une d'entre elles) continueront de gagner des parts de marché jusqu'à briser totalement le monopole de Météo France !
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